Port-au-Prince, 4 juillet 2025 — Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été une nouvelle fois interpellé sur la gravité de la crise haïtienne. Lors d’une réunion tenue le 2 juillet, Miroslav Jenča, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires politiques et de consolidation de la paix, chargé notamment du continent américain, a lancé un cri d’alarme : sans intervention rapide et renforcée, Haïti risque un effondrement total de l’État.
« Nous ne devons pas laisser tomber Haïti à ce moment critique », a plaidé M. Jenča devant les membres du Conseil. Selon lui, la situation dans le pays a atteint un niveau de dégradation alarmant, marqué par une explosion de la violence, une insécurité généralisée, et un exode interne massif.
Depuis le début de l’année 2025, Haïti enregistre plus de 4 000 homicides volontaires, près d’un million de déplacés internes, et près de la moitié de la population vit en insécurité, selon les chiffres avancés par le diplomate. Ces indicateurs dressent un tableau sombre d’un pays au bord de l’abîme.
Malgré l’arrivée, il y a un an, d’un contingent international de policiers dirigé par le Kenya dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. « Aucune amélioration notable n’a été observée en matière de rétablissement de l’autorité de l’État », a déploré Jenča.
Face à cette impasse, le responsable onusien appelle le Conseil de sécurité à autoriser la création en urgence d’un bureau de soutien logistique et opérationnel des Nations Unies destiné à appuyer la MSS, et exhorte les États membres à renforcer leurs contributions volontaires.
La détérioration continue des institutions haïtiennes, l’expansion des groupes armés et l’absence d’un gouvernement fonctionnel menacent désormais les fondements même de l’État. Selon Jenča, les coûts humains et financiers d’une action différée seraient bien supérieurs à ceux d’une intervention rapide et coordonnée.
En conclusion, il a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour éviter que Haïti ne sombre définitivement dans l’anarchie : « Il n’y a plus de temps à perdre ».





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