Port-au-Prince, 10 décembre 2025 —
C’est désormais officiel : le Compas, rythme emblématique d’Haïti, a été inscrit par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La décision a été annoncée lors de la session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, réunie cette année à New Delhi, en Inde.
Né dans les années 1950 à Port-au-Prince sous l’impulsion de musiciens tels que Nemours Jean-Baptiste, le Compas s’est imposé comme un véritable marqueur de l’identité haïtienne. L’UNESCO souligne son rôle central dans la vie sociale et culturelle du pays, où il accompagne célébrations, rituels, événements communautaires et rassemblements familiaux. Le rythme, porté par des guitares, batteries, cuivres et percussions, est reconnu pour sa capacité à unir toutes les générations autour d’un langage musical commun.
La délégation permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO avait officiellement soumis la candidature du Compas en mars 2024. Le Comité a estimé que ce genre musical répond pleinement aux critères définis pour les traditions vivantes : transmission intergénérationnelle, ancrage communautaire, créativité et valeur sociale.
Après la soupe au giraumon et le savoir-faire lié à la cassave, cette nouvelle inscription renforce la présence d’Haïti sur la scène patrimoniale mondiale. Elle vient surtout consacrer un art qui, depuis près de 70 ans, ne cesse de conquérir de nouveaux publics et de porter haut la culture haïtienne à travers le monde.
Pour de nombreux artistes et mélomanes, cette reconnaissance constitue un hommage international à un rythme qui exprime l’amour, la liberté, la résilience et la joie de vivre du peuple haïtien. Une fierté qui résonne aujourd’hui bien au-delà des frontières nationales.