L’ancien député de Pétion-Ville, M. Jerry Tardieu, s’est exprimé à l’Assemblée nationale du Québec sur la conjoncture actuelle en Haïti, à l’approche de l’échéance du 7 février 2026. Dans son intervention, il a invité la communauté internationale à mettre ses bons offices à la disposition des acteurs nationaux, en vue de favoriser un dialogue inclusif et constructif.
Dressant un état des lieux préoccupant, M. Tardieu a rappelé que la crise haïtienne est de nature multidimensionnelle : humanitaire, économique, institutionnelle et sécuritaire. Il a souligné qu’environ la moitié de la population fait face à l’insécurité alimentaire, que le pays enregistre sa sixième année consécutive de croissance négative et que les autorités actuelles souffrent d’un déficit de légitimité, faute d’élections.
Revenant sur la période de transition ouverte par l’Accord du 3 avril, l’ancien parlementaire a noté les limites du Conseil présidentiel de transition (CPT), jugé lourd et inefficace dans sa mission prioritaire de rétablir la sécurité et de conduire le pays vers des élections crédibles. À l’approche de la fin de son mandat, il estime indispensable d’engager, sans délai, un nouveau processus de concertation politique.
À cet effet, M. Tardieu préconise la mise en place d’une formule plus adaptée au cadre constitutionnel, reposant sur un exécutif allégé, de préférence bicéphale, dont les priorités seraient de répondre à l’urgence sécuritaire et de préparer l’organisation d’échéances électorales transparentes.
Tout en insistant sur le caractère souverain de la décision haïtienne, il a appelé à une facilitation internationale, rappelant l’expérience de la CARICOM dans le cadre de précédentes négociations. Pour lui, une telle démarche ne saurait être assimilée à une ingérence, mais relève plutôt de la solidarité internationale, inscrite dans les principes du droit international, lorsque la stabilité et la sécurité d’un peuple sont en péril.
Dieunel Bellegarde





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