La direction générale de la Police nationale d’Haïti (PNH) a décidé d’envoyer une commission de trois membres pour prendre en main le commandement de l’institution policière dans l’Artibonite. Officiellement, cette démarche vise à évaluer la situation sécuritaire du département et à proposer des mesures correctives au haut commandement.
Composée des commissaires divisionnaires Paul MÉNARD, Previl CASTRO et du commissaire principal Altis Max VITAL, la commission est placée sous la supervision de l’inspecteur général Joany CANÉUS. Ce choix témoigne de la volonté du haut commandement de reprendre directement la main sur une région secouée par des tensions persistantes, en contournant de fait l’autorité du directeur départemental en place, Ader JACQUES.
Cette décision intervient dans un climat de vive contestation aux Gonaïves, où des manifestations ont éclaté après la mort de Wilfort Ferdinand, ancien chef de Raboteau et figure controversée, abattu par la police lors d’un échange de tirs. Les protestataires, accusant Ader JACQUES de responsabilité morale et institutionnelle dans cet incident, avaient réclamé son départ immédiat.
Bien que non annoncé officiellement, l’envoi d’une commission dotée de pouvoirs élargis et supervisée par un inspecteur général est perçu comme une mise à l’écart tacite du directeur départemental. Son rôle semble désormais réduit à une simple fonction nominale, la gestion opérationnelle et stratégique de la sécurité dans l’Artibonite étant transférée au nouvel organe collégial.
En agissant de la sorte, la PNH tente à la fois de calmer la colère populaire et de restaurer son autorité dans une zone en proie à la violence des groupes armés. Toutefois, cette mise à l’écart tacite d’Ader JACQUES illustre aussi les difficultés internes de l’institution à concilier commandement local et directives centrales, dans un contexte où chaque décision prend une dimension à la fois sécuritaire et politique.





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