Dans un contexte national marqué par l’insécurité croissante, le déplacement massif des populations et la désintégration des institutions publiques, une nouvelle affaire soulève l’indignation des compatriotes : l’État haïtien aurait affecté la somme de 182 millions de gourdes à des associations de médias pour promouvoir l’avant-projet de Constitution initié par le gouvernement en place.
Face à cette information diffusée dans plusieurs espaces publics et relayée sur les réseaux sociaux, l’Association des Médias Libres d’Haïti (AMELH) a publié une note officielle exprimant sa « plus vive préoccupation ». L’organisation dément formellement toute implication dans cette initiative et affirme qu’aucun de ses membres n’est concerné, « de près ou de loin », par cette campagne qu’elle qualifie de partisane et contraire aux principes de transparence et d’éthique.
L’AMELH dénonce sans détour « l’instrumentalisation de l’information » par les autorités, accusées de vouloir manipuler l’opinion publique avec l’argent du contribuable. Dans une période où la population vit sous la menace constante des groupes armés, sans accès stable à l’électricité, à l’eau potable ou à des soins de santé de base, l’utilisation de fonds publics pour financer une propagande politique apparaît comme un affront direct à la misère du peuple.
Ce scandale s’ajoute à une longue liste de décisions contestées prises par un pouvoir jugé déconnecté des réalités sociales. Alors que des milliers de citoyens vivent sous des tentes après avoir fui les violences, que l’économie s’effondre et que les institutions démocratiques perdent toute légitimité, le gouvernement semble plus préoccupé par la promotion de son projet constitutionnel que par la survie de la population.
« Voix libre, presse forte », rappelle l’AMELH dans sa déclaration, réaffirmant son engagement en faveur d’une presse indépendante, libre de toute pression politique ou financière.
En appelant la société civile à la vigilance, l’association pose un acte de résistance symbolique, mais essentiel, à une époque où le silence des autorités sur les vraies priorités du pays contraste cruellement avec l’énergie déployée pour protéger leurs intérêts politiques.





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