Le gouvernement haïtien, constatant les limites de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), se prononce désormais en faveur de la création d’une Force de Répression des Gangs (FRG). Lors d’une visioconférence tenue avec le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Premier ministre, Alix Didier Fils Aimé, a formellement appuyé le projet de résolution soumis par les États-Unis d’Amérique visant à renforcer et redéfinir le mandat de la mission internationale.
Selon le chef du gouvernement, cette évolution est indispensable pour permettre l’organisation des élections générales et favoriser un retour durable à l’ordre institutionnel. Après plus d’un an d’opérations en Haïti, la MMSS, dirigée par le Kenya, n’a pas su répondre aux attentes en matière de sécurité et de pacification du territoire. Son action, critiquée tant au niveau national qu’international, est jugée insuffisante face à la montée en puissance des groupes armés.
Dans son intervention, le Premier ministre a reconnu « l’inefficacité des stratégies opérationnelles » mises en œuvre par la mission actuelle, tout en soulignant que la nouvelle force, dotée d’un mandat robuste et opérationnel, devrait être en mesure d’appuyer plus efficacement l’autorité de l’État, de protéger les communautés vulnérables et de contribuer à la stabilité nationale et régionale.
Toutefois, une interrogation demeure : cette transformation de mission produira-t-elle les effets escomptés ? Si la FRG ne bénéficie pas d’un mandat explicite du Conseil de sécurité, elle risque de reproduire les mêmes écueils que son prédécesseur, dont les résultats se sont avérés essentiellement symboliques, laissant les gangs poursuivre leur expansion territoriale et leur consolidation de pouvoir.
Le pari de la communauté internationale et du gouvernement haïtien reste donc entier : faire de cette nouvelle dynamique sécuritaire un véritable levier de restauration de l’ordre et de la souveraineté en Haïti.
Dieunel Bellegarde





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