Port-au-Prince, 18 juillet 2025 — Le Bureau du Secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées (BSEIPH en partenariat avec le Fonds des Nations-unies pour la Population (UNFPA) et le ministère de la Sante Publique et de la Population (MSPP) a lancé, ce vendredi, une formation en massothérapie et santé communautaire destinée à une cinquantaine de personnes à mobilité réduite. Placée sous le thème « Une formation, un emploi », cette initiative vise à promouvoir l’autonomie, l’insertion professionnelle et la cohésion sociale des personnes handicapées en Haïti.
Inclusion, autonomie et dignité en ligne de mire

Le Secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées, Genard Joseph, a salué la concrétisation de ce projet, fruit d’un partenariat entre plusieurs institutions nationales et internationales. Il a rappelé avec force que « les déficiences physiques ne traduisent pas une déficience intellectuelle », soulignant ainsi l’importance de valoriser les compétences des personnes handicapées.
Selon lui, cette formation constitue un levier essentiel pour mettre sur le marché du travail du personnel qualifié dans le domaine de la massothérapie, tout en ouvrant la voie à l’émergence de formateurs spécialisés. Il s’agit d’un engagement clair de son bureau en faveur de l’autonomie, de l’inclusion sociale et de l’accès aux opportunités économiques pour les personnes en situation de handicap.
Les officiels de l’État saluent une étape vers une société inclusive
Pour Jean Fouchard Danger, directeur de cabinet du Secrétaire d’État, cette initiative représente « une étape majeure dans la lutte pour une société plus juste et inclusive ». Il dénonce un système discriminant à l’égard des personnes handicapées et affirme que ces dernières « peuvent jouer un rôle central dans la vie sociale ».
De son côté, Dr Gabriel Timothée, directeur général du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), a mis en avant les efforts de son ministère pour améliorer l’accès aux soins pour les personnes handicapées. Il cite notamment l’installation de rampes dans plusieurs hôpitaux, la valorisation des compétences cognitives des personnes handicapées, et l’élaboration d’une politique d’intégration leur permettant d’accéder à des postes dans le système de santé.
Le Ministre délégué aux affaires humanitaires, Herwil Gaspard, a qualifié cette initiative de « porteuse d’espoir et de transformation ». Il affirme qu’elle s’inscrit dans la démarche du gouvernement pour renforcer les mécanismes de solidarité et faire de l’inclusion un pilier du développement durable.
Par ailleurs, l’État a déjà intégré 50 personnes handicapées dans l’administration publique, tandis que 100 boursiers handicapés poursuivent des études à l’OMRH en vue d’intégrer l’appareil d’État.
Les partenaires nationaux et internationaux soutiennent l’initiative

Christian Vauvi, représentant du coordonnateur de l’UNFPA en Haïti, a salué cette formation comme un acte fort en faveur de l’égalité. Il rappelle que les personnes handicapées sont trois fois plus susceptibles de subir des violences, et que les femmes à mobilité réduite sont dix fois plus exposées aux violences sexuelles. Pour lui, « le développement ne sera durable que s’il est inclusif ».
Odeline Lasserre, de l’organisation WITDENM chargée de la coordination du projet, souligne qu’il s’agit d’une réponse directe aux aspirations des groupes marginalisés. Elle parle de « l’ouverture d’un horizon nouveau pour une participation active à la vie communautaire », avec la mobilisation de ressources humaines expertes pour accompagner les bénéficiaires.
Mme Erica Francillon Célestin, représentante de l’UNESCO, a exprimé sa satisfaction de voir des actions concrètes visant l’amélioration des conditions de vie et l’indépendance des personnes souvent considérées comme des oubliés. Elle plaide pour une société où « chaque talent est valorisé ».
L’inclusion comme socle du développement
Cette première cohorte de formation marque le début d’un programme plus large visant à implanter des centres de massothérapie dans des zones cibles du pays. C’est un signal fort : les personnes en situation de handicap ne demandent pas de la pitié, mais des opportunités. Par cette initiative, l’État haïtien et ses partenaires réaffirment leur volonté de bâtir une société inclusive, équitable et solidaire.
Dieunel Bellegarde





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