Port-au-Prince, 6 juillet 2025 — Le légendaire hôtel Oloffson, symbole du patrimoine historique et culturel haïtien, a été entièrement ravagé par un incendie dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet 2025. Situé à l’impasse Roux, à Carrefour-Feuilles, l’établissement, abandonné depuis plusieurs semaines en raison de l’insécurité, n’a pas survécu aux flammes, dans ce qui semble être un acte criminel.
L’annonce de la destruction a été faite sobrement par Richard Auguste Morse, membre du groupe RAM et gestionnaire de l’hôtel, via une publication sur X (anciennement Twitter) : « L’hôtel Oloffson a été entièrement détruit par un incendie ». L’information a aussitôt été confirmée par Patrick Moussignac, PDG de Radio Télévision Caraïbes, qui a partagé une image montrant les ruines du bâtiment centenaire.
Ce drame survient dans un contexte de violence croissante dans la capitale haïtienne, notamment dans la zone de Carrefour-Feuilles, en proie à une instabilité extrême. La coalition de gangs armés connue sous le nom de « Viv Ansanm » continue de semer la terreur, attaquant aussi bien les institutions publiques que les symboles culturels du pays.
L’émotion est vive à travers le pays et dans la diaspora. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette perte inestimable. Delphine Gardère, directrice générale de la société Rhum Barbancourt, a exprimé son indignation sur X : « Un pan de notre mémoire est réduit en cendres. Jusqu’où ira la destruction de notre histoire ? »
Joyau architectural et lieu emblématique de la vie culturelle haïtienne, l’hôtel Oloffson avait accueilli au fil des décennies écrivains, artistes, diplomates et chefs d’État. Il était également un lieu de rassemblement pour les concerts du groupe RAM, mêlant musique racine haïtienne et traditions vodou.
Ce n’est pas la première attaque de ce genre dans la zone. Le 11 mars dernier, une discothèque située à proximité avait été la cible d’un autre incendie criminel, entraînant la mort d’au moins cinq personnes.
La destruction de l’hôtel Oloffson marque une perte monumentale pour le patrimoine haïtien et souligne une fois de plus l’urgence d’une réponse sécuritaire et culturelle face à la dégradation accélérée du pays.
Dieunel Bellegarde
