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États-Unis : Deux discours contradictoires sur Haïti, entre expulsion massive et alerte sécuritaire maximale

Port-au-Prince, 15 juillet 2025 — Le double discours des autorités américaines sur Haïti se précise davantage, au gré des intérêts politiques et des publics visés. Alors que le président Donald Jr. Trump, dans une tentative de justifier une vague de déportations massives d’Haïtiens, a affirmé une amélioration notable de la sécurité dans le pays, le Département d’État américain adopte un ton radicalement opposé.

En effet, ce mardi 15 juillet, le Département d’État a émis une alerte de niveau 4, déconseillant formellement à ses ressortissants tout déplacement vers Haïti. Une mise en garde sévère qui intervient à l’approche de la saison estivale, période de forte mobilité touristique des Américains à l’étranger.

Selon la note officielle, Haïti fait face à un ensemble de menaces graves : enlèvements fréquents, violences armées, troubles civils, risque terroriste, ainsi qu’une détérioration alarmante des conditions sanitaires. Le pays est ainsi classé parmi les destinations les plus dangereuses au monde, à éviter « absolument ».

Depuis mars 2024, Haïti est sous état d’urgence. Les violences s’intensifient, ciblant même des ressortissants américains. Le Département d’État évoque des cas documentés d’enlèvements, parfois assortis de demandes de rançon atteignant plusieurs centaines de milliers de dollars. Vols à main armée, détournements de véhicules, agressions sexuelles : le climat de peur ne cesse de s’étendre. En 2023 déjà, les diplomates américains non essentiels avaient été évacués de la capitale.

Face à cette situation, le Conseil présidentiel de transition (CPT), sous influence manifeste de Washington, semble minimiser l’ampleur de la crise. Dans la foulée des propos du président Trump, Louis Gérald Gilles, conseiller-président du CPT, a récemment déclaré que la situation s’était « améliorée par rapport aux années précédentes ». Une déclaration jugée déconnectée de la réalité, alors que les groupes armés étendent leur emprise sur le territoire et continuent de semer la terreur dans les villes et les campagnes.

Le contraste entre les propos présidentiels et l’analyse du Département d’État souligne une instrumentalisation politique de la situation haïtienne. D’un côté, une rhétorique sécuritaire utilisée pour justifier une politique migratoire répressive ; de l’autre, une mise en garde sévère visant à protéger les citoyens américains. Au cœur de ce paradoxe, les Haïtiens, eux, continuent de subir au quotidien la violence, la précarité et l’abandon.