Pont-Sondé, 24 juin 2025 – La tension monte dans le département de l’Artibonite. Ce mardi matin, les habitants de Pont-Sondé ont érigé des barricades sur la Route Nationale #1, paralysant ainsi l’un des axes les plus stratégiques du pays. Par cette action, les protestataires entendent alerter les autorités sur la dégradation accélérée de la situation sécuritaire dans la région.
La colère de la population fait suite à un nouvel épisode de violence survenu le samedi précédent : le commissariat de police de La Chapelle a été pris d’assaut par des individus lourdement armés. Les images de la destruction des installations policières ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, provoquant émoi et indignation dans l’opinion publique.
Ce nouvel acte de défiance à l’autorité de l’État vient confirmer une réalité déjà bien ancrée dans le quotidien des Artiboniciens : la montée en puissance des groupes armés, notamment les gangs « Gran Grif » et « Kokorat San Ras », qui se partagent désormais le contrôle de plusieurs zones du département.
« Nous ne sommes plus en sécurité, même dans nos propres maisons », témoigne un habitant en colère. « Nous lançons un appel désespéré à la Police Nationale et à l’État haïtien : intervenez avant qu’il ne soit trop tard. »
La Route Nationale #1, aujourd’hui bloquée, est vitale pour le commerce interrégional et transfrontalier. Sa fermeture compromet la circulation des biens et des personnes, ajoutant une pression supplémentaire sur une économie déjà fragile. Les protestataires espèrent que ce geste fort incitera les autorités à prendre des mesures concrètes pour stopper l’expansion des gangs dans la région.
Alors que la capitale haïtienne est déjà largement affectée par la violence armée, les habitants de l’Artibonite redoutent de subir le même sort si rien n’est fait. Leur cri d’alarme, aujourd’hui matérialisé par le blocage d’une route nationale, est un appel à l’action face à l’indifférence et à l’inaction perçues de l’État.
Dieunel Bellegarde