Le Fonds national de l’éducation (FNE) a officiellement un nouveau directeur général. M. Elysée Colagène a été installé, ce vendredi, lors d’une cérémonie présidée par la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, Kathia Verdier, dans les locaux de l’institution. Il succède à Mme Sterline Civil, évincée après sept mois d’une gestion mouvementée.
L’absence remarquée de Mme Civil a jeté une ombre sur l’événement. L’ancienne directrice, qui conteste sa révocation, affirme avoir payé le prix de son refus de céder aux pratiques de corruption qui gangrènent l’administration publique. Elle soutient que sa volonté de transparence aurait déplu à des acteurs influents qui convoitent les fonds alloués à l’éducation.
Pour M. Colagène, l’heure n’est cependant plus aux polémiques mais à l’action. Son arrivée intervient dans un contexte où l’avenir éducatif de milliers d’élèves est suspendu à des décisions urgentes. À quelques jours de la rentrée, nombre de parents peinent à réunir les moyens nécessaires pour inscrire leurs enfants ou acheter les fournitures scolaires, dans un pays marqué par l’effondrement du pouvoir d’achat et la violence qui a contraint plusieurs établissements publics à fermer leurs portes.
Le nouveau directeur du FNE se retrouve donc face à une double tâche : restaurer la crédibilité de l’institution, régulièrement accusée de détournements, et répondre concrètement aux attentes pressantes des familles. Dans un climat de méfiance généralisée, M. Colagène devra prouver que le FNE peut réellement devenir un levier de financement au service de l’éducation nationale, et non une simple caisse de rente politique.