La voix de la jeunesse haïtienne, réclamant vérité et justice après l’assassinat de Wanderson Zamy, 19 ans, commence à se faire entendre. Le jeune homme, abattu par balle le jeudi 21 août par un agent de sécurité affecté au ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), laisse derrière lui une population consternée et révoltée.
En signe de protestation, plusieurs centaines de jeunes, rassemblés à l’appel d’influenceurs et d’organisations citoyennes, ont pris part à une marche pacifique. Leur revendication : que justice soit rendue et que la responsabilité pénale des auteurs et complices soit engagée.
Face à l’indignation populaire, le MENFP a annoncé, dans une note officielle publiée le samedi 23 août, l’adoption de mesures conservatoires à l’encontre des quinze agents de sécurité présents le jour du drame. Le ministère précise que leurs armes de service ont été retirées et placées sous scellés, remises aux autorités policières et judiciaires compétentes.
Parallèlement, une information judiciaire a été ouverte. Ces agents, désormais inculpés à titre conservatoire, pourraient être cités à comparaître dans le cadre de la procédure pénale en cours. Le MENFP assure coopérer pleinement avec les autorités d’instruction afin d’élucider les circonstances exactes de ce meurtre et d’établir les responsabilités individuelles.
En attendant l’issue du processus judiciaire, la communauté juvénile demeure mobilisée, refusant de laisser ce crime sombrer dans l’oubli. Car Wanderson Zamy n’était pas seulement un jeune influenceur : il incarnait une génération qui, malgré l’adversité, persistait à rêver et à sourire. Aujourd’hui, ce sourire s’est éteint trop tôt, et avec lui s’assombrit un peu plus l’espérance d’un pays où la jeunesse, souvent sacrifiée, ne cesse pourtant de réclamer son droit fondamental : le droit à la vie.
Dieunel Bellegarde