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Affaire Nenel Cassy : quand l’argent public éclaire les zones d’ombre du pouvoir

L’arrestation spectaculaire de l’ancien sénateur des Nippes, Nenel Cassy, le 2 août 2025 à Pétion-Ville, dépasse désormais le simple cadre judiciaire. Elle soulève une série de questionnements sur l’usage des fonds publics, l’implication d’institutions étatiques et l’étendue des réseaux de soutien aux groupes armés en Haïti.

Quelques heures après son interpellation dans un restaurant huppé de la capitale, des agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ont procédé à une série de perquisitions ciblées, notamment dans une chambre d’hôtel à Delmas 40B que fréquentait régulièrement l’ancien parlementaire. Ces opérations ont permis la saisie de 10 897 570 gourdes en liquide, ainsi que de nombreux documents jugés sensibles dans l’enquête.

Mais ce qui interpelle le plus, ce ne sont pas seulement les accusations de complot contre la sûreté de l’État, de financement du terrorisme et de tentative d’assassinat portées contre l’ex-sénateur. Ce sont les liens directs entre cet argent saisi et les caisses de l’État, notamment à travers des chèques émis par la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), une institution censée venir en aide aux plus démunis.

Selon les enquêteurs, deux chèques retrouvés dans les affaires personnelles de M. Cassy émis le 18 juillet 2025 par la Directrice actuelle de la CAS totalisent exactement la somme saisie lors des perquisitions. Ce détail soulève des interrogations majeures sur la continuité de pratiques douteuses au sein de la CAS, d’autant plus que le prédécesseur de l’actuelle directrice a déjà été arrêté pour financement de groupes armés.

La découverte de ces chèques, libellés à des montants faramineux, révèle une possible instrumentalisation de structures sociales à des fins politiques ou criminelles. Elle met également en lumière l’absence de transparence dans la gestion des finances publiques et l’opacité entourant certains transferts de fonds étatiques.

En somme, l’affaire Nenel Cassy ne se limite pas à un dossier de plus dans les annales de la corruption politique haïtienne. Elle soulève des enjeux cruciaux de gouvernance, de responsabilité administrative et d’assainissement des institutions. Loin d’un simple fait divers, elle met à nu les connexions entre pouvoir, argent et insécurité, et appelle à une refonte urgente des mécanismes de contrôle étatique.

Dieunel Bellegarde