Artibonite, Haïti – 20 juillet 2025 — L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) tire la sonnette d’alarme sur la détérioration rapide de la situation sécuritaire dans l’Artibonite. Dans un rapport relayé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), l’agence onusienne fait état d’au moins 14 885 déplacés internes, soit 3 425 ménages, entre le 14 et le 17 juillet 2025, à la suite d’une vague d’attaques armées orchestrées par le gang « Kokorat san ras ».
Les communes touchées incluent Petite Rivière de l’Artibonite (Liancourt, Jean-Denis), Marchand Dessalines, Verrettes (Désarmes), Saint-Marc, Montrouis et Grande-Saline. Les violences se sont notamment intensifiées dans les premières sections de Villard (Dessalines) et Liancourt (Verrettes), où des affrontements sanglants ont opposé des groupes armés à des brigades d’autodéfense locales.
Selon le rapport, près de 80 % des personnes déplacées ont trouvé refuge dans la 4e section communale de Poste-Pierrot (Dessalines), accueillies par des familles bénévoles dans des conditions précaires.
Le climat de terreur s’est prolongé au samedi 19 juillet, lorsque de violents combats ont éclaté entre le gang et un groupe d’autodéfense dans la localité de Kapenyen, commune de L’Estère. Le bilan, encore provisoire, fait état de pertes en vies humaines, ainsi que l’incendie de plusieurs maisons et véhicules.
Ces données révèlent une nouvelle escalade dans la spirale de violence qui ravage l’Artibonite depuis plusieurs mois. Des pans entiers du département échappent désormais au contrôle de l’État, au profit des groupes armés. Face à cette réalité, la population artibonitienne, livrée à elle-même, appelle désespérément les autorités à intervenir d’urgence pour rétablir la sécurité et l’ordre public.
Dieunel Bellegarde





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