Port-au-Prince, le 17 juin 2025 — Alors qu’Haïti s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, entre l’insécurité généralisée, l’effondrement des institutions et le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes, l’Initiative du 24 avril 2025 tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué de presse officiel, le regroupement de partis politiques, de personnalités indépendantes et d’organisations de la société civile dénonce avec force la démarche actuelle de la CARICOM, qu’il accuse de perpétuer un système de transition opaque et excluant.
Selon les signataires, la communauté internationale semble vouloir maintenir Haïti dans un statu quo politique délétère, en soutenant un cadre de dialogue dominé par les principaux artisans de l’échec national. Pendant ce temps, la vie quotidienne de millions d’Haïtiens se détériore dans l’indifférence, entre violence, famine, exil intérieur et désespoir grandissant. C’est dans ce contexte dramatique que l’Initiative du 24 avril appelle à un nouvel élan politique, en rupture avec la logique de recyclage des élites, et fondé sur une gouvernance servie par des hommes et des femmes attachées à l’État, à la justice, et au bien commun.
Selon cette structure, le Conseil présidentiel de transition (CPT), mis en place avec l’appui de la CARICOM, était censé ouvrir la voie à la stabilisation politique et à la reprise du contrôle du territoire. Mais pour l’Initiative du 24 avril, ce modèle a échoué sur toute la ligne : les groupes armés gagnent du terrain, les services publics sont paralysés, et la gouvernance reste accaparée par une minorité sans légitimité.
Dans ce contexte, l’Initiative propose une rupture institutionnelle claire : désigner un président de transition issu de la Cour de cassation, garant de la continuité républicaine et porteur d’un plan de gouvernance citoyenne adopté en mai 2025. Cette formule permettrait de restaurer une certaine stabilité tout en ouvrant le processus à de larges consultations populaires, loin des arrangements entre politiciens.
Par ailleurs, les signataires réclament la fin des négociations à huis clos, la publication des documents échangés entre les parties, et l’inclusion des forces sociales haïtiennes (paysans, femmes, jeunes, diaspora, intellectuels) dans les discussions à venir. Le dialogue doit être réellement national et souverain, et non dicté par des puissances étrangères ou des groupes politiques minoritaires.
Le communiqué souligne que cette transition ne doit pas se résumer à un simple changement de visages, mais à une refonte éthique de la gestion publique. Le pays a besoin d’hommes et de femmes dévoués au bien commun, compétents, crédibles et détachés des logiques de prédation.





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